Choisir sa crème solaire bio
Les produits cosmétiques regorgent d’ingrédients chimiques. Et les soins solaires sont particulièrement concernés. Or, la peau absorbe quantités de molécules qui se retrouvent ensuite dans le sang. Aussi, cette chimie finit dans l’eau et pollue progressivement les océans. C’est pourquoi il est souhaitable de passer aux cosmétiques bio, car ils sont beaucoup moins nocifs. Cet article traite des crèmes solaires bio: ses avantages, ses inconvénients et comment la choisir.
Les ingrédients chimiques des formules solaires classiques
Les filtres chimiques
On retrouve ces filtres dans quasiment toutes les crèmes non bio. Ils absorbent les rayons du soleil à la place de notre peau. Au total, on en compte 25 types différents! Les formules solaires mélangent plusieurs filtres pour couvrir tout le spectre des UVA et UVB.
Ils ont 2 gros avantages, car ils:
- s’étalent facilement avec leur texture fluide
- ne laissent pas de traces blanches
Par contre, leurs inconvénients sont nombreux:
- beaucoup sont classés comme perturbateurs endocriniens ou allergènes
- leur pénétration par la peau fait qu’ils se retrouvent en partie dans le sang et le lait maternel
- ils ne sont actifs qu’au bout de 30 minutes
- on les retrouve en quantité dans l’eau (océans et lacs) et un tas d’organismes aquatiques (poissons, mollusques variés).
Les ravages des filtres minéraux sur l’environnement (et particulièrement les coraux) ont conduit certaines îles à les interdire: Hawaï, Polynésie, Palaos. Même l’agence de régulation américaine FDA (Food and Drug Administration), est en train de plancher sur le dossier des filtres chimiques. En France et en Europe, la politique de l’autruche est encore d’actualité.
Les filtres nano
Certaines crèmes classiques utilisent un filtre dit « minéral » mais sous forme de particule nanotechnologique. On retrouve le dioxyde de titane nano et l’oxyde de zinc. Évidemment, ces filtres sont sont de synthèse.
Étant sous forme de nanoparticules, ces filtres s’étalent bien, contrairement aux filtres minéraux naturels.
Pourtant, on ne connaît pas grand chose sur l’impact des nanoparticules sur le corps et sur l’environnement. Il est dit qu’une peau saine joue un rôle de filtre. Mais c’est quand même des particules inférieures à 100 nanomètres… Le virus de la grippe fait lui 100 nanomètre et on nous recommande quand même de se laver les mains pour éviter la transmission! Et puis, qu’est ce qu’une peau saine?
Sans compter que le dioxyde de titane est présent partout dans les cosmétiques. Concernant les produits toxiques, on considère toujours la dose journalière à ne pas dépasser, mais jamais la récurrence et l’accumulation sur le long terme. Le principe de précaution devrait ici s’appliquer.
Les ingrédients « classiques »
Enfin, on retrouve dans ces produits, comme tous les cosmétiques, ces types d’ingrédients:
- Agents de texture: ils permettent de donner une texture particulière selon le mode d’application choisi. L’aluminium en fait partie.
- Conservateurs: les plus connus sont les paraben ou le phénoxyéthanol
- Parfums: dans l’immense majorité, ils sont synthétiques
Les ingrédients des crèmes solaires bio
Les filtres minéraux
On trouve ces filtres à l’état naturel dans des roches. Il s’agit du dioxyde de titane et de l’oxyde de zinc. Ces 2 minéraux sont utilisables dans leur forme naturelle dans les cosmétiques bio. Ils subissent une micronisation pour aboutir à une taille autour de 120 et 400 nanomètres. Ainsi, les particules minérales obtenues sont fines mais non nano.
Les filtres minéraux réfléchissent les UV, à la manière d’un miroir. On ne peut pas s’en passer dans les crèmes solaires bio, il n’y a aucune alternative à ce jour.
Leurs avantages:
- Ils ne sont pas allergisants
- La protection solaire fait effet instantanément suite à l’application
- Le dioxyde de titane et l’oxyde de zinc minéral sont beaucoup moins toxiques pour l’environnement.
Leurs inconvénients:
- La protection contre les UVA peut être insuffisante
- l’étalement est plus difficile qu’avec les filtres nano ou chimiques
- Ils laissent très souvent des traces blanches ou un voile blanc, parfois même difficile à enlever avec de l’eau
- Ils peuvent être mélangés ou « contaminés » avec des filtres nano. C’est très difficile de faire la différence en terme d’analyses, même la répression des fraudes peine à avoir un protocole fiable.
A savoir:
Depuis 2022, la répression des fraudes française oblige les crèmes solaires bio utilisant des filtres minéraux à leur apposer la mention nano. En effet, selon les méthodes d’analyses des particules, on obtient des tailles différentes. La DGCCRF utilise une méthode MEB par microscopie pour caractériser les particules. Cette méthode caractérise souvent des nanoparticules, car son mode de préparation est susceptible de fragmenter les échantillons.
Les autres ingrédients
La formulation des crèmes bio a plusieurs avantages:
- Elle contient au moins 95% d’ingrédients naturels
- Elles ne contient pas d’ingrédients dérivés de la pétrochimie
- L’immense majorité des ingrédients douteux ne peuvent pas être utilisés
Voici le descriptif des différents labels et ce qu’ils supposent en terme de formulation:
Label | Cosmebio / Ecocert | Cosmo Natural | Cosmos organique |
---|---|---|---|
Produits naturels | +95% | +95% | +95% |
Produits bio | +10% | 0% | +20% |
Néanmoins, certains ingrédients autorisés dans les crèmes solaire bio posent question. Il s’agit de l’aluminium et des oxydes de fer.
L’aluminium
Dans le label bio, on trouve l’aluminium sous forme d’oxyde d’aluminium (noté Alumina) ou d’hydroxyde d’aluminium. Ils sont autorisés car ils sont chimiquement inertes, c’est à dire qu’ils ne réagissent pas quand ils sont sur la peau. Aussi, ils sont naturels: on les trouve dans la nature sous forme de Pierre d’Alun. Ils sont à différencier des sels d’aluminium, suspectés d’accumuler de l’aluminium dans le corps et d’être cancérigènes.
Même si l’aluminium autorisé en bio est naturel , il faut néanmoins ne pas en abuser. C’est exactement la même chose que les filtre minéraux. L’aluminium est indispensable pour apporter une texture agréable à la crème et pour pouvoir l’étaler correctement. Les crèmes solaires bio sans aluminium (naturel ou pas) n’existent pas.
Moins il y a d’aluminium, mieux c’est. Nous vous conseillons donc de choisir des protections solaires bio où l’aluminium est le plus loin dans la liste des ingrédients.
Les oxydes de fer
Les oxydes de fer sont appelés CI 77492, CI 77499, CI 77491. Ils permettent de teinter la crème. Cela a son intérêt, notamment pour le visage. En effet, ils donnent une couleur peau bronzée aux filtres minéraux qui ont tendance à blanchir. Avec les oxydes de fer, on pallie au plus grand défaut des crèmes solaire bio: l’aspect blanc ou traces blanches.
Mais, là encore, l’innocuité n’est pas totalement démontrée:
- De trop rares études ont été faites
- Ils existent sous forme nano. Ainsi, ils peuvent donc être mélangés ou « contaminés » avec des filtres nano, sans qu’on puisse distinguer/analyser facilement les différences
- Ces substances s’accumulent dans le milieu naturel et dans l’organisme
Les critères d’une bonne crème solaire bio
Vous l’avez compris, la crème solaire idéale n’existe pas.
Une crème solaire bio efficace
L’efficacité est d’une crème solaire se détermine par:
1/ Sa capacité à filtrer efficacement les UVA et UVB:
- sur les UVB: c’est l’indice de protection SPF qui donne le degré de filtration des UVB
- sur les UVA: la crème doit avoir le logo européen qui atteste que la crème filtre ce type d’UV
2/ Une crème qui est résistante à l’eau, dit « Waterproof ».
Une formule saine pour l’organisme
La crème solaire bio la plus saine possible est celle qui:
- Garantit une taille de particule de leurs filtres minéraux.
- Utilise la pierre d’alun (aluminium minéral) en quantité minimum
- A le maximum d’ingrédients naturels et bio
- Évite les l’utilisation d’oxyde de fer pour teinter la crème
Une crème solaire sans traces blanches et agréable à appliquer
L’enjeu des crèmes bio est de trouver la bonne formule qui fera que son utilisation et son rendu soit agréables.
1/ Les traces blanches
L’aspect blanc que provoque une crème solaire bio est inévitable. Vous voulez une crème respectueuse de votre organisme et de l’environnement, c’est l’inconvénient esthétique principal.
Par contre, il peut être bien diminué par les autres ingrédients de la formulation. Chaque marque utilise ses propres « ficelles » pour diminuer cet aspect blanc. Avec plus ou moins de succès. Une bonne crème bio fera que la blancheur soit discrète et que la crème sera facile à enlever après lavage.
Pour minimiser les traces blanches, il vaut mieux opter pour des produits liquides, à la consistance de lait. Aussi le format spray permet un étalement plus facile, et donc moins de traces. Et bien sûr, bien choisir sa marque. Les crèmes font plus de traces blanches.
Vous pouvez encore minimiser cet aspect avec les pigments naturels d’oxyde de fer contenus dans les crèmes teintées. Mais ces ingrédients, comme dits plus haut, n’ont pas une innocuité prouvée.
2/ L’étalement
Là encore, la formulation joue un rôle dans la fluidité de la crème. les crèmes solaires bio ont tendance à être difficiles à appliquer. Le format en spray minimise aussi un peu cette difficulté.
Une protection bio qui ne nuit pas à l’environnement
Une crème bio qui respecte l’environnement, c’est un soin qui:
- a un filtre minéral avec du dioxyde de titane dont la taille des particules est certifiée
- ne contient pas d’oxyde de zinc comme filtre minéral
- a un maximum d’ingrédients naturels et bio
- utilise très peu d’aluminium
- évite les crèmes teintées
Évidemment, le label bio c’est: sans filtres chimiques et sans nano.
Les meilleures crèmes solaires
A vous maintenant de choisir votre soin bio selon l’ensemble de ces critères. De notre côté, nous avons fait notre choix: la marque Laboratoires de Biarritz.
Après avoir analysé les différentes compositions, fait le tour des laboratoires et testé les différents échantillons, c’est cette gamme qui remplit le plus les critères mentionnés dans cette article.
La marque a fait des études poussées sur l’impact de ses crèmes sur l’environnement.
Choisir sa protection
A vous de choisir maintenant. Notre article a pour vocation à vous éclairer et vous proposer des solutions, car la protection idéale n’existe pas. Mais en faisant les choses en conscience vous définirez vos priorités et choisirez le soin le plus adapté.
Rappelons ici que la crème solaire ne fait pas tout: c’est avant tout son exposition qu’il faut gérer. Et notamment éviter l’exposition entre 12h et 16h.